LABOMAISON

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Par Marco Mosca
5 oct. · 4 mn à lire
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LaboMaison #4 : Le coup de gueule d'Oscaro Power, le vin à bonne température, et Jura cible les graines de baristas

Cette semaine dans LaboMaison, nous faisons le point avec Oscaro Power, le spécialiste de l'énergie solaire à la maison, nous repartons du côté de Jura pour découvrir une nouvelle machine étonnante et nous buvons enfin notre vin à bonne température avec Lacaraf.

## Oscaro Power : l’énergie solaire à domicile

Oscaro Power est né en 2018 sur le succès d’Oscaro, le spécialiste des pièces détachées pour automobiles. L’idée de son fondateur, Pierre-Noël Luiggi, est assez simple. Il veut démocratiser l’énergie solaire en proposant des solutions photovoltaïques sur mesure et au juste prix. Son chiffre d’affaires est passé de 2 millions à 30 millions d’euros en 24 mois. 2023 est l’année de la consolidation pour la société. Elle propose dorénavant des panneaux solaires fabriqués en Bretagne que l’on pose directement sur le sol, une alternative au toit des maisons, pour faciliter l’auto-installation. D’après Enedis, le nombre d’installations de panneaux solaires individuels a plus que doublé en deux ans. Ils étaient 326 000 à avoir fait ce choix à fin juin. Cette énergie solaire représente désormais 1629 MW en 2023 contre 535 MW en 2021. La progression est spectaculaire. Mais elle pèse encore très peu dans la consommation française d’énergie : 4,7 % seulement, alors que le pays veut atteindre 20 000 MW de capacités installées à la fin de l’année.

Nous faisons le point sur cette alternative verte avec Pierre-Noël Luiggi, le fondateur et PDG ainsi qu’avec Marie Juyaux, la directrice générale.

Des panneaux solaires sur un toit (c) Oscaro PowerDes panneaux solaires sur un toit (c) Oscaro Power

Y a-t-il un effet crise énergétique sur l’énergie solaire ? Avez-vous l’impression que les Français se tournent davantage vers cette solution depuis la crise ?

Pierre-Noël Luiggi - Les Français y vont de manière conservatrice. Ils ne sont pas informés comme il faut. Ils ne sont pas éveillés sur ce qui s’est passé sur le marché de l’énergie, ni sur les risques ni sur le marché de l’énergie solaire. Il y a eu un pic d’intérêt au printemps et à l’été 2022. Abandonnons le débat autour du nucléaire et ciblons les objectifs : Il faut décarbonner l’électricité. Pour 3 raisons. C’est un enjeu de souveraineté, un enjeu de pouvoir d’achat et c’est bon pour la planète.

Que fait Oscaro Power pour changer ça ?

Oscaro Power n’a que 24 mois d’existence. Nous devons évangéliser le solaire et le simplifier. Nous devons prendre la parole pour expliquer ce que nous faisons. Nous sommes dans l’auto-formation. Nos clients ont la capacité de développer leur projet. Ils se font une opinion sur la solution qui leur conviendra. Avec une bonne information, on peut décider par soi-même. Le vrai service Oscaro est là. Nous proposons un kit à 4-5000 euros quand nos concurrents sont à 15 000 €. Les clients ont peur de cet écart de prix auquel ils sont confrontés.

Comment expliquez vous un tel écart ?

Pourquoi les autres sont-ils si chers ? Nous achetons les panneaux sur le marché de gros européen. Nous achetons des câbles, des coffrets électriques… Les gens qui vendent des choses très chères ont un business model qui repose sur le fait qu’il y aura peu de clients prêts à payer très cher. Quand ce n’est pas clair, les Français n’y vont pas. Et puis les subventions sont mal fléchées.  Les aides sont inefficaces.

Pourquoi ?

Il y a une complicité objective entre les acteurs classiques pour vendre des appareils subventionnés par l’Etat. Nous ne voulons pas de subventions parce que nous considérons que nos prix sont acceptables et rentables. Les subventions vont aux plus riches pour le moment.

Vous avez lancé un nouveau configurateur. A quoi ça sert ?

Marie Juyaux - Ce nouveau configurateur, au-delà de son aspect graphique, intègre la partie simulation et la configuration qui étaient jusque-là deux étapes distinctes. Quand on configure son panier, on a le projet en 3D. Nous affichons le rendement et les économies qui sont personnalisées en fonction de l’adresse et avec le temps de rentabilité d’un équipement. Le cœur de notre projet est de fournir un kit complet sur mesure. Nos clients recherchent une baisse substantielle de leur facture d’électricité via l’auto-consommation. Nous allons proposer un dimensionnement pour réduire de 50% la consommation énergétique et une gamme de service qui va accompagner le particulier. Nous ne proposons pas en revanche l’installation physique sur le toit. Nous allons avoir une aide au branchement, une aide administrative, une offre de rachat du surplus de la production au double du prix d’EDF.

En combien de temps rentabilise-t-on son équipement ?

20 à 30 % de nos clients rentabilisent en 2 ou 3 ans leur installation. Ce temps réduit avec le prix à la hausse de l’électricité et avec le rachat du surplus d’électricité. C’est un placement sûr. Cette sobriété n’est plus forcée. Elle est voulue par le consommateur. Le particulier a compris et modifié ses habitudes.

Combien d’installation avez-vous vendu en 24 mois d’existence ?

Nous avons jusqu’à présent vendu 30 000 installations. Nos clients sont hyper conscients qu’il faut s’adapter à autre chose. Ils recherchent une meilleure efficacité énergétique. Les économies c’est important, mais il faut aussi ne pas gaspiller.

Jean-Noël Luiggi - Nos clients ne sont ni aveuglés ni inconscients. Ils ne sont pas dans la décroissance mais pour une optimisation de leur consommation.

## Jura Ono, la machine à barista

Jura lance une machine à expresso pas comme les autres. La Ono est conçue pour offrir une expérience différente de celle des machines automatiques avec broyeur, spécialité de la maison suisse. Elle s’adresse aux amateurs de café qui veulent garder la main dans la réalisation de leur boisson préférée. Il s’agit d’une machine semi-automatique dans laquelle il faudra verser son café moulu. L’utilisateur peut moudre son café préalablement à l’aide d’un moulin ou acheter du café fraîchement moulu chez son barista préféré. 

La machine à café Jura Ono (c) Marco MoscaLa machine à café Jura Ono (c) Marco Mosca

Elle s’apparente au percolateur classique et reprend la simplicité d’une machine à dosettes. Tout est dans la manivelle qui trône sur le dessus de l’appareil. Il faut tout d’abord la tourner vers la gauche d’un quart de tour et mettre le café dans la machine. Il faut ensuite procéder à un nouveau quart de tour pour pouvoir tasser le café moulu en appuyant sur le levier de la manivelle. Tout est prêt pour lancer l’infusion. Deux choix sont possibles : expresso et café.

Pour réaliser un bon expresso, il faut compter idéalement sur 11 grammes de matière première. La Ono peut accueillir entre 7 et 14 grammes. 

» Pour en savoir plus : Le café dans tous ses états

Le marc de café est ensuite évacué dans le bac de récupération, comme sur une machine à capsules. Le récipient à eau contient 95 cl d’eau et accueille bien volontiers un filtre. Il faudra pour cela se tourner vers les filtres de la marque Claris avec laquelle Jura est partenaire.

Sur le plan technique, la Ono est équipée d’une pompe de 15 bars, même si 9 bars suffisent pour réaliser un bon expresso et la quantité d’eau est programmable et réglable individuellement. Rien n’est prévu pour les amateurs de boissons lactées en revanche. Dommage.

Jura s’invite sur le marché des machines semi-automatiques occupé par des Delonghi et autre Sage et propose une alternative à un tarif intéressant : 349 €. Le moulin de la marque coûte quant à lui 159 €. Mais vous pourrez trouver moins cher ailleurs. Pour la marque suisse, la Ono offre une porte d’entrée à son écosystème, avec des machines automatiques beaucoup plus onéreuses.

» Pour en savoir plus sur la Jura Ono, je vous invite à lire ma prise en main complète ici.

Lacaraf : une bonne idée… mais à creuser

L’autre jour, j’entendais à la radio une œnologue dire qu’en France, nous buvions nos nectars à la mauvaise température. Si des efforts ont été faits pour les vins blancs et les vins pétillants, le vin rouge est le grand perdant dans cette histoire. On le boit trop facilement à température ambiante et il est bien souvent trop chaud, surtout en ces temps de canicule. Pour sublimer ses arômes, il faut idéalement le boire entre 12 et 18°, en fonction du nectar bien sûr.

(c) Lacaraf(c) Lacaraf

Et c’est là qu’intervient Lacaraf, une carafe à vins qui permet de servir sa dive bouteille à la bonne température. Conçue par Anthony Boule et Alexandre Martorana, l’appareil permet d’atteindre une température donnée, en réchauffant ou rafraichissant avec une précision au degré près, et en seulement 10 minutes. Et il permet ensuite de maintenir cette température durant toute la durée de la dégustation, quelle que soit la température environnante. Mais comme le rappelle les œnologues Emile Peynaud et Jacques Blouin, dans leur livre “Le goût du vin : le grand livre de la dégustation” (Dunod), si la température est importante pour la dégustation, le temps nécessaire pour l’atteindre est aussi important, que ce soit au réfrigérateur, à l’air libre ou bien dans un seau à glace. Et la promesse des 10 minutes de Lacaraf peut faire un peu peur.

Mais la jeune pousse se veut rassurante. Elle assure avoir fait tester par des sommeliers français son produit et le comité dégustation l’UDSF Sud-Ouest Occitanie, certifie qu’il préserve le vin… et ses arômes. Selon Alain Marty, Fondateur du Wine & Business Club, Lacaraf n’altère en rien les qualités organoleptiques du nectar servi. Dont acte.

Comment ça marche ? L’utilisateur verse son vin dans la carafe. Un affichage électronique lui indique sa température. Un autre permet de sélectionner la température cible. Chaque variation d’un degré nécessite 2 minutes.

Un petit bémol tout de même, on pouvait s’attendre à une application qui accompagne l’amateur de vin et qui permet d’adapter la carafe au breuvage que l’on verse dedans. Mais “Lacaraf ne conseille pas la température d’un vin. C’est à l’utilisateur de la choisir, soit parce qu’il la connaît, soit parce qu’elle lui a été conseillée par un professionnel, ou encore il peut tester s’il préfère le vin à 15 ou 16° par exemple”, nous répond-on. Dommage.

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